Pourquoi nous nous jugeons sans cesse
“Je ne suis pas assez bon.” “Je fais toujours tout de travers.” “Je ne mérite pas.” Ces phrases, on ne les dit pas toujours à voix haute. Mais elles tournent, en boucle, dans notre esprit. Ce regard critique sur soi, souvent hérité de l’enfance, de l’école ou du monde du travail, devient une seconde peau. Une voix intérieure qui juge, compare, rabaisse, empêche.
Ce jugement intérieur permanent est épuisant. Il nous pousse à nous suradapter, à porter des masques, à éviter de prendre des risques par peur d’échouer ou d’être ridicule. Il nous empêche d’être nous-mêmes. Et surtout… il nous empêche de nous aimer.
Alors comment s’en libérer ? Comment faire taire cette voix pour retrouver une relation plus douce à soi ? C’est là que l’art-thérapie entre en scène, de façon douce mais puissante.
L’art-thérapie : un espace sans critique, sans performance
Contrairement à ce que l’on croit souvent, l’art-thérapie n’a rien à voir avec le fait de “savoir dessiner”. Il ne s’agit pas de produire quelque chose de beau ou d’exposer une œuvre. Il s’agit simplement de créer. De faire un geste. Une trace. Un collage. Un gribouillage. Un mot.
En séance d’art-thérapie, il n’y a aucun bon ou mauvais résultat. Il n’y a rien à réussir, rien à prouver. Ce cadre bienveillant, tenu par le thérapeute, est justement pensé pour permettre à chacun de se reconnecter à sa spontanéité, à son monde intérieur, sans crainte d’être jugé.
Et dans un monde où tout est performance, cette absence de regard critique… change tout.
Créer pour se retrouver : la puissance d’un geste libre
Imaginez : vous prenez un pastel. Vous le faites glisser sur une feuille, sans réfléchir. Des couleurs apparaissent. Vous appuyez plus fort, vous relâchez. Vous ne suivez aucun modèle. Vous explorez. Vous osez. Et sans même vous en rendre compte, vous êtes en train de vous reconnecter à votre liberté intérieure.
Ce geste créatif libre permet d’extérioriser ce qui vous habite, sans passer par le filtre du mental. Il vous aide à exprimer des émotions bloquées, des tensions, des désirs. Et surtout, il vous permet de vous observer autrement : non pas à travers le prisme de la performance, mais à travers celui de l’authenticité.
Créer, c’est aussi se surprendre. C’est découvrir en soi des couleurs, des formes, des forces que l’on avait oubliées.
Se libérer du regard des autres… et du sien
En art-thérapie, quelque chose de profond se passe : on cesse de se comparer. On cesse de chercher la validation extérieure. On entre dans une bulle de présence à soi. On retrouve un espace où tout ce que l’on est a le droit d’exister, même les parties plus sombres, plus maladroites, plus vulnérables.
C’est souvent dans cette permission intérieure que se produit un basculement. On réalise que l’on peut être aimé sans être parfait. Que nos imperfections sont humaines. Que nos erreurs sont des essais. Et que ce que l’on jugeait en soi… peut devenir source de création.
En cela, l’art-thérapie devient un outil profond de réconciliation avec soi-même.
Oser s’accueillir pleinement grâce à l’art
L’art-thérapie ne guérit pas tout. Mais elle ouvre une porte. Celle de l’accueil. Celle du pardon. Celle de la douceur. Elle permet de transformer le regard que l’on porte sur soi, un geste après l’autre, une couleur après l’autre.
En laissant tomber l’exigence, le jugement, la comparaison, on peut commencer à s’aimer comme on est. Et ce mouvement-là est une révolution intime. Un mouvement de vie.
Alors si vous vous jugez trop. Si vous vous sentez souvent “pas assez”. Si vous avez besoin d’un espace pour respirer, créer, ressentir, sans pression… peut-être que l’art-thérapie est une clé. Pas une solution miracle. Mais un point de départ. Un lieu pour revenir à vous, autrement.
Et si vous essayiez ?